Vous hésitez à investir dans un hybride Sony ? Vous ne comprenez pas les différences avec Canon ou Nikon ? Voici tous les avantages et les inconvénients des appareils photo Sony : gamme d’objectifs, performances vidéo, mises à jour, innovations, SAV… On fait le bilan !
Choisir un hybride Sony : quels avantages ?
Compacité et poids plume
Sony met un point d’honneur à proposer des hybrides aussi compacts et légers que possible. C’est bluffant !
Même un boîtier comme le Sony A1 reste compact. On est loin du Nikon Z9 monobloc qui pourrait tuer quelqu’un tellement il est lourd !
Et pour les objectifs, c’est la même chose. Vous prenez n’importe quel objectif équivalent Canon ou Nikon, il sera toujours plus léger chez Sony.
Par exemple : le Sony FE 14 mm f1.8 est 2x moins encombrant que le Sigma.
Ce que fait Sony est absolument unique en termes de compacité et de poids.
Un temps d’avance sur la technologie des capteurs
Sony a le monopole des capteurs. Ils font des capteurs pour quasi toutes les marques de smartphones, y compris les iPhone !
Ils maîtrisent tellement la conception des capteurs que tous les capteurs Sony ont systématiquement :
- la meilleure dynamique
- la meilleure montée en ISO
Et ça depuis très longtemps !
Alors attention, ça ne veut pas dire qu’ils ont une marge énorme sur les autres constructeurs. Canon fait par exemple de très bons capteurs, mais Sony garde une longueur d’avance. C’est toujours Sony qui atteint en premier des performances que les autres n’ont pas encore atteintes.
👉 Sony a inauguré les capteurs à ISO invariants. Alors que chez Canon, si on ratait l’exposition, c’était impossible à récupérer.
👉 Sony a conçu le premier capteur empilé sur le A9.
👉 Sony est le seul constructeur à proposer un capteur plein format de 61 Mpx.
Bref, Sony a toujours un temps d’avance sur les autres constructeurs. Leur maîtrise des capteurs est unique au monde !
Un autofocus rapide et fiable
L’autofocus Sony est bluffant ! Ils ont même réussi à devenir leaders des hybrides à une époque où tout le monde doutait du succès des hybrides. Ils ont prouvé qu’on pouvait avoir un AF fiable en inaugurant dès le début un tracking de motif parmi les plus fiables au monde. Ce tracking reste aujourd’hui le plus performant sur le marché.
💡 Tracking de motif : l’appareil ne sait pas quel sujet il est en train de suivre, il suit juste un motif. Très pratique sur des vidéos de produits !
Avec 5 ans d’avance, Sony a aussi popularisé la détection des humains sur le A7 III. C’était la première fois qu’on avait une détection des sujets humains et des yeux. Et encore aujourd’hui, ils sont au top niveau ! Il n’y a que la détection des animaux et des oiseaux qui reste moyenne.
Sony est la seule marque avec un boîtier capable de faire une rafale en RAW à 30 i/s avec un capteur de 50 Mpx (avec le Sony A1). Aucun autre appareil sur le marché n’est capable d’avoir un AF et un buffer aussi rapide sur un capteur empilé de 50 Mpx.
Un large parc d’objectifs
Sony a cru aux hybrides avant tout le monde. Résultats : ils ont commencé à créer toute une gamme d’objectifs avec une bonne longueur d’avance sur les autres.
Et maintenant, ils ont 50 objectifs dédiés au plein format et environ 72 avec les objectifs APS-C.
Aucun constructeur n’en a autant ! Chez Nikon ou Canon, on doit être à 25 objectifs en moyenne.
Si vous investissez chez Sony, vous aurez accès à certains objectifs qu’on ne retrouve nulle part ailleurs :
- 14 mm f1.8
- 12-24 mm f2.8
- 24-70 mm f2.8
- 70-200 mm f2.8 GM2
- 200-600 mm avec zoom interne
Tous ces objectifs n’ont aucun équivalent et offrent une qualité absolument dingue !
Sony est devenu le meilleur constructeur dans la conception d’objectifs. Ils ont un temps d’avance sur tout : piqué et homogénéité incroyable, grande maîtrise des défauts optiques, compacité…
Si vous comparez un objectif Sony GM (l’ultra haut de gamme de chez Sony) au meilleur objectif Canon ou Nikon, Sony sera toujours un cran au-dessus.
Si on prend le 50 mm f1.2, Sony a réussi à faire un objectif plus compact que le Canon. Sans parler de Nikon qui fait des tanks (bien qu’on soit sur une philosophie complètement différente).
Une ouverture aux constructeurs tiers
Comme Sony a ouvert la monture dès le début, ils ont invité des constructeurs tiers à venir faire des objectifs là où Nikon et Canon ont la porte fermée. Ils ont eu Tamron, Sigma, Samyang et Viltrox avec une gamme d’objectifs complète.
Si vous cherchez une focale Sony, vous avez souvent 3 ou 4 options différentes pour une même focale, le tout à un prix parfois 2x moins cher. Ça vous donne un rapport qualité/prix que vous n’auriez nulle part ailleurs.
👉 Exemple : le Sigma 24-70 mm f2.8 coûte 1 199 € contre 2 399 € pour la version Sony.
Sans parler des objectifs uniques comme les :
- Tamron 35-150 mm f2.8
- Tamron 70-180 mm f2.8
- Sigma 28-70 mm f2.8 (celui que j’utilise pour tourner toutes mes vidéos)
- Sigma 150-600 mm f5-6.3 (beaucoup plus facile à transporter que le Sony 200-600 mm)
C’est une grande richesse d’avoir toutes ces options. Pour moi, c’est vraiment l’avantage numéro 1 de Sony !
La compatibilité avec les cartes CF-Express type A
Sony a fait un choix différent des autres constructeurs : ils sont partis sur une carte CF-Express type A alors que tous les autres utilisent la type B.
Les CF-Express type B sont très bien, mais elles chauffent et sont beaucoup moins compactes.
On en revient toujours à la philosophie de Sony qui pousse la compacité à son maximum. Ils sont quand même allés jusqu’à choisir un format de carte différent des autres !
Les avis divergent, mais l’utilisation d’une CF-Express type A peut autant rentrer dans les avantages que dans les inconvénients. C’est une super carte, mais ça vaut une fortune ! Et encore, c’est en train de changer avec l’apparition des AngelBird 1TO qui coûtent beaucoup moins cher.
Un mode vidéo sans limite
Sony a le monopole de la vidéo. Ils n’ont aucune concurrence tellement ils sont restés les seuls du marché à proposer autant de fonctionnalités. Aujourd’hui, Canon fait encore beaucoup moins bien.
Si on analyse toutes les innovations de Sony depuis ces deux dernières années, on se rend bien compte qu’ils ont surtout concentré leurs efforts sur la partie vidéo : focus breathing compensation, focus map, données gyroscopiques pour mieux stabiliser la vidéo, suivi du frame sur la ZV-E1… Ils méritent leur place de leader !
Dès que vous avez un hybride Sony entre les mains, vous pouvez être sûr qu’il ne fait aucun truc bizarre :
- pas de limitation de mode d’affichage ;
- pas de surchauffe ;
- configurabilité infinie en vidéo (4:2:2 10 bits, ALL INTRA, Log Gop… toutes les combinaisons sont possibles !) ;
- 4K 120 fps avec du son (les seuls à faire ça avec Nikon, impossible d’avoir du son en 4K 120 chez Canon par exemple).
Et surtout, la grande merveille qui est au cœur de la vidéo chez Sony… Le S-Log 3 ! C’est l’un des formats les plus agréables à étalonner avec la meilleure dynamique du marché. Un énorme avantage pour les vidéastes !
HDMI pleine taille
Autre point qui fait la différence en vidéo : Sony fait partie des seuls constructeurs à mettre du HDMI pleine taille sur tous ses boîtiers.
Le boîtier a beau être ultra compact, on retrouve quand même un HDMI pleine taille. On est loin du Canon R3 et son énorme boîtier monobloc avec seulement un emplacement micro HMDI.
Des boîtiers complémentaires
Chez Sony, tous les hybrides sont complémentaires. Ils viennent de sortir le FX30, un boîtier APS-C qui complète très bien un A7R IV par exemple. C’est un peu le pendant du Canon R7, un hybride APS-C qui s’associe très bien à un plein format.
Une gamme de boîtiers ultra riche
Entre les modèles ZV, les FX et les Alphas, tout le monde peut trouver chaussure à son pied chez Sony ! On retrouve à la fois des boîtiers :
- avec viseur sur le côté ;
- avec viseur au milieu ;
- sans viseur ;
- avec des pas de vis intégrés pour une meilleure accessoirisation (sur les FX).
La première chose à se demander avant d’acheter son hybride Sony : de quoi j’ai besoin ? Il y aura forcément un boîtier Sony qui va y correspondre !
Les inconvénients des hybrides Sony
Une gamme trop segmentée
Ce n’est pas si avantageux d’avoir une gamme d’appareils aussi large. Avec autant de choix, on a presque l’impression que Sony se limite pour éviter de faire de la concurrence aux autres boîtiers. Tous les appareils ont des limitations qui sont parfois un peu frustrantes.
Je m’explique :
👉 Si on compare le Sony A7 IV au Canon R6 Mark II, on se rend compte qu’on a une rafale un peu lente et un gros crop en 4K 60 sur le Sony. On a beaucoup plus de libertés sur le Canon R6 Mark II, ils avaient moins de modèles à protéger !
👉 Le Sony A7R V (pourtant sorti 2 ans avant le Canon R5) a une rafale un peu lente et pas de 4K 120, contrairement au Canon R5. Depuis, il y a aussi le Nikon Z8 qui vient concurrencer ce A7R V. Pour le même prix, il en fait beaucoup plus : capteur empilé, 8K 60 fps, rolling shutter au top, etc.
Finalement, on a presque l’impression que ce A7R V est sorti pour protéger le Sony A1.
Trop peu de mises à jour
Chez Sony, on profite rarement des mises à jour. Alors peut-être qu’avec autant de boîtiers, ça devient compliqué à gérer, mais il y a quand même quelques incohérences :
- La FX3 a reçu une mise à jour avec l’anamorphique et le focus breathing compensation, mais son frère jumeau le A7S III n’a rien reçu !
- Le Sony A1 (un boîtier à plus de 7000 €) n’a jamais été mis à jour et n’a pas les fonctionnalités annoncées avec le Sony A7 IV qui coûte 3x moins cher.
Sony innove beaucoup sur chaque nouveau boîtier. Mais dès qu’un appareil sort, il est figé et n’évolue plus tant que ça. C’est le cas du A7S III, du A7 IV et du A1. Ils ont tellement de modèles que ça doit être ingérable…
En ce qui concerne les mises à jour, Sony est la marque la plus frustrante sur le marché !
Limitation sur les constructeurs tiers
Jusqu’à présent, Sony avait ouvert sa monture aux marques tiers et c’était une très bonne nouvelle !
Le problème, c’est qu’ils commencent à fermer les vannes pour donner un avantage artificiel à leurs propres objectifs :
👉 La stabilisation numérique avec données gyroscopiques ne marche que sur les objectifs Sony. Avec un objectif Sigma ou Tamron, vous n’aurez pas de stabilisation numérique !
👉 La compensation du focus-breathing fonctionne uniquement sur les objectifs Sony.
👉 La rafale est limitée à 15 i/s sur les objectifs de marques tierces. Ça risque de poser de plus en plus problème quand un A1 Mark II à 50 i/s va sortir ! Aujourd’hui Nikon fait du 120 i/s…
👉 Sigma et Tamron n’ont pas le droit de faire un téléconvertisseur. Sur le 70-200 mm, on a le téléconvertisseur pour la monture L, mais pas en monture Sony !
👉 Le focus linéaire en vidéo est configurable uniquement sur les objectifs Sony.
Une apparence trop similaire
Tous les boîtiers de la gamme Alpha sont quasiment identiques : même forme, mêmes boutons. Il n’y a vraiment qu’un œil expert qui peut les distinguer.
Donc si vous n’aimez pas trop l’ergonomie (le manque de place sur le grip par exemple), vous ne pouvez pas résoudre ce problème en changeant de modèle.
Les couleurs et la balance des blancs
On reproche souvent à Sony une moins bonne colorimétrie et une balance des blancs imparfaite.
Point positif : c’est en constante évolution, Sony vient encore d’améliorer de 20 % la balance des blancs du Sony A7R V.
Ils sont conscients qu’il reste des améliorations à faire. On n’a pas encore atteint le niveau d’un Canon ou d’un Nikon, mais vu toutes les technologies sur lesquelles ils bossent, ils vont finir par y arriver !
Est-ce que ça pose vraiment problème ?
1️⃣ En photo, ce n’est pas très gênant si vous faites du RAW. Vous pouvez toujours changer le look comme vous voulez, même si c’est plus agréable d’avoir un point de départ directement utilisable. Il n’y a qu’en REG 709 où j’ai tendance à préférer le rendu d’un Nikon ou d’un Sony.
2️⃣ En vidéo, c’est beaucoup moins contraignant avec le Log puisque vous allez forcément faire un étalonnage et donner le rendu que vous voulez à votre vidéo.
Manque d’innovation en photo
Depuis 2 ans, les innovations sont surtout centrées sur la partie vidéo. Ils n’ont pas tellement bossé sur la partie photo :
- C’est la dernière marque à ne pas avoir de focus bracketing avec assemblage en interne.
- En haute résolution, pas d’assemblage en interne avec le Pixel Shift.
- Pas de prédéclenchement (récupération de la photo 0,5 seconde avant le déclenchement, ultra pratique en animalier pour ne pas rater le décollage d’un oiseau par exemple).
Toutes ces innovations manquent un peu, j’espère qu’ils sont en train de bosser dessus !
Pas de réel timelapse en vidéo
Le timelapse est limité, on peut avoir la timeline vidéo à l’intérieur de la caméra de manière détournée avec le SN-Quick. Mais on n’a pas aussi bien que ce qu’on peut avoir chez Canon ou Nikon.
SAV
En France, il n’y a pas de vrai SAV Sony. Si vous avez un problème avec votre appareil Sony, il faut l’envoyer à un service délégué.
On n’a pas de SAV en interne ni d’assistance dédiée aux professionnels comme on l’a chez Canon et Nikon.
Sony est toujours un peu en retard là-dessus.
Focus breathing important
La contrepartie d’une compacité incroyable sur des objectifs ? La résistance au focus-breathing. On ne peut pas tout avoir, un objectif compact, léger et sans focus-breathing. C’est impossible !
La majorité des objectifs Sony ont un focus-breathing beaucoup plus important que ce qu’on retrouve chez Nikon ou Canon. Chez Nikon, ils misent tout sur la qualité optique, tant pis pour la compacité !
Sony essaie de solutionner ce problème avec le focus-breathing compensation (qui fonctionne très bien !), mais très peu de boîtiers en profitent.
Stabilisation à améliorer
Jusqu’à la sortie du A7R V, la stabilisation n’a jamais été exceptionnelle. Encore une fois, c’est probablement à cause de la compacité. Comme la monture est plus petite, la stabilisation a moins la place de travailler !
Malgré tout, Sony garde un avantage : c’est l’une des seules stabilisations à ne pas générer de wobbling. Beaucoup de photographes adorent le stabilisation Sony qui est moins stabilisée au centre mais mieux stabilisée dans les coins.
💡 Wobbling = coins qui vacillent mais centre de l’image qui reste très stable.
Quelques manques en vidéo
Malgré des fonctionnalités ultra performances en vidéo, il reste des améliorations à faire :
- Support anamorphique encore balbutiant
- Absence de waveforms
- Pas de possibilité de travailler en angle
- Pas de ProRes en interne
- Pas d’enregistrement sur le SSD
Par rapport à Panasonic, Sony peut encore pousser un peu plus.
👉 Pour aller plus loin : quelle caméra vidéo acheter en 2023 ?
Gamme APS-C laissée de côté
La gamme APS-C chez Sony, je la vois surtout comme un complément idéal au plein format. Un peu comme un téléconvertisseur de luxe !
Malheureusement, cette gamme est laissée à l’abandon avec peu de choix de boîtiers. Sony s’oriente surtout sur la partie vidéo avec le ZV-E1 ou la FX30. En photo, on n’a aucun équivalent au Canon R7 par exemple !
