Il est temps de comparer l’autofocus du Sony A7 IV ? Plus de secrets désormais, le Sony A7 IV est un sacré boîtier qui a apporté beaucoup d’améliorations très attendues : capteur de 33 Mpx, boîtier plus ergonomique, écran sur rotule, science des couleurs améliorée, S-Log 3 en vidéo, plus de limite de temps d’enregistrement, pas de surchauffe, 4K 60 FPS… Bref, c’est tout un package assez unique sur le marché de la photo ! Sony bénéfice en plus d’un parc optique ultra large avec Sigma et Tamron.
Mais on l’a vu dans le test complet du A7 IV, tout n’est pas parfait… Il y a quand même des choses qui n’ont pas évoluées comme le rolling shutter ou la vitesse de la rafale. La question de l’autofocus peut donc se poser : est-ce que l’autofocus du Sony A7 IV est plus proche d’un Sony A1 ou d’un A7 III ?
Après 2 mois d’utilisation, j’ai pu le confronter à ces principaux concurrents : le Canon R6, son prédécesseur le A7 III, et l’unique Sony A1. Je vous montre tout ça !
Le Sony A7 IV a-t-il vraiment le même autofocus que le Sony Alpha 1 ?
On a tous entendu que le Sony A7 IV avait le même autofocus que le Sony A1, et ça fait clairement rêver… Mais sur le terrain, qu’est-ce que ça donne ?
Des performances identiques avant le déclenchement
Avec cette séquence, les deux boîtiers sont effectivement indissociables et le tracking est dingue ! Mais ce n’est que la moitié de l’histoire…
Je me suis rendu compte que les performances du Sony A7 IV sont similaires seulement avant le déclenchement (le moment où le sujet est verrouillé et que vous le suivez en attendant de déclencher). Mais à partir du moment où vous commencez à prendre les photos, les performances AF du Sony A7 IV s’éloignent du A1.
Le Sony A1 reste vraiment irréprochable, alors que le Sony A7 IV peut avoir un peu plus de mal. Il va parfois se tromper dans le tracking (notamment à cause du black-out dont on parle plus loin).
Un Sony A1 avec une visée plus confortable
Il ne faut pas non plus oublier que le Sony A1 vaut plus de 7 000 €, contre 2 800 € pour le Sony A7 IV. Pas étonnant qu’il y ait quand même des différences !
Sur cette scène, les différences sont plus visibles :
- Le Sony A1 ne perd pas sa cible, il détecte le visage et l’œil en permanence.
- Il n’y a pas de décalage entre l’endroit où se fait la mise au point et l’endroit où se trouve réellement l’œil.
- L’affichage du Sony A1 reste ultra fluide, ce qui rend la visée beaucoup plus agréable.
- Le Sony A7 IV a une visée qui se dégrade à cause des mouvements saccadés et il trouve moins facilement l’œil du sujet.
Sur le terrain, la réalité n’est pas la même que tout ce qu’on peut entendre autour de l’AF du Sony A7 IV et du A1 !
Quelles différences entre l’autofocus du Sony A7 IV et l’AF du Canon R6 ?
J’ai refait le même test avec le Canon R6. Avant la phase de déclenchement (pendant le suivi), les résultats sont impressionnants. Les deux boîtiers sont très proches l’un de l’autre et c’est difficile de les départager.
Mais au moment où je déclenche et que la rafale est en cours, je m’aperçois que l’autofocus du A7 IV a un peu plus de retard que le Canon R6. Finalement, le Canon R6 ne change pas vraiment de comportement (que vous soyez en train de déclencher ou non). Sur le Sony A7 IV, c’est différent !
Le problème du black-out
Petite précision : j’étais en obturation électronique sur le Sony A7 IV pour éviter le black-out. Je n’ai pas compris pourquoi, mais j’avais quand même une visée perturbée par un voile noir (le fameux black-out) alors que j’étais en obturation électronique. C’est assez bizarre d’en avoir avec cette obturation…
Le mode rafale Hi+
En rafale Hi+ sur le A7 IV (10 i/s) et en obturateur électronique, la visée est devenue hachée et moins confortable. Alors évidemment, 10 images par seconde ça reste correct, mais c’est quand même beaucoup moins que les 20 i/s du Canon R6.
En plus, ce mode Hi+ ne vous donne pas vraiment une visée directe, mais plutôt un diaporama de photos qui s’affichent. Il y a aussi un mini lag dans l’action, les mouvements sont moins fluides et c’est parfois difficile de suivre votre sujet.
À côté de ça, le Canon R6 a étonnamment plus de facilité à maintenir une visée plus agréable. Canon fait un mix entre des images en direct et un diaporama. Résultats, la visée est beaucoup plus efficace et moins hachée.
Mais rassurez-vous, on se rend bien compte que ce petit décalage de tracking du Sony A7 IV n’impacte pas tant que ça les photos. Il faut surtout des photos avec une profondeur de champ ultra faible (comme avec le 50 mm f1.2) pour que ça joue vraiment.
Plus de précision sur le Canon R6 avec un objectif à faible profondeur de champ
C’est d’ailleurs avec le Sony FE 50mm f1.2 GM que j’ai eu plus de photos loupées sur le A7 IV. Peut-être à cause de la profondeur de champ plus fine qui demande une précision extrême.
Dans cette configuration, les erreurs vont se voir plus rapidement sur des mouvements rapides. Avec une si petite profondeur de champ, la mise au point du Canon R6 est plus rapide et précise.
Le Sony A7 IV retrouve sa cible plus rapidement que le Canon R6
Le Canon R6 a beau proposer un AF incroyable, proche du Sony A1, il lui arrive aussi de décrocher. Et quand il décroche, c’est plus longtemps que le Sony A7 IV qui va juste avoir quelques imprécisions sur certaines photos. Le R6 peut décrocher pendant près de 5 secondes avant de retrouver sa cible, ce qui vous donne plusieurs secondes de photos inexploitables.
Bref, ce n’est pas si facile de départager le Canon R6 et le Sony A7 IV. Je donnerais probablement l’avantage au Canon R6 (grâce à sa visée plus agréable, sa rafale 2x plus longue et sa meilleure reconnaissance des visages), mais il faut quand même garder en tête que le Sony propose d’excellentes performances !
Canon R6 vs Sony A1 vs Sony A7 IV : qui a les meilleurs résultats sur une séquence en rollers ?
Nouvelle séquence en roller, le sujet me fonce dessus et tous les appareils sont en train de prendre des photos en rafale à 200 mm f2.8. Ils font tous du bon boulot, mais le A1 est évidemment le meilleur :
- Sony A1 : visée ultra fluide et rafale de 30 i/s.
- Canon R6 : pas si loin du A1, c’est étonnant !
- Sony A7 IV : toujours un petit décalage supplémentaire par rapport aux deux autres.
Si on regarde toutes les photos de la séquence, on va se rendre compte qu’il y a une majorité de photos nettes. Presque aucun loupé, jusqu’à ce que le sujet s’approche assez prêt.
Quasiment que des photos nettes sur le Canon R6
Même quand elle commence à se rapprocher, les photos sont toujours nettes alors que c’est bien plus difficile dans ces conditions pour l’AF. Très belle prestation du Canon R6 ! ????
Quelques photos floues sur le Sony A7 IV
La majorité des photos du A7 IV sont nettes. Rappelons aussi que nous sommes sur un capteur de 33 Mpx (contre 20 Mpx sur le Canon R6).
Il n’y a que quand le sujet commence à s’approcher très près que le collimateur se décale un peu sur le côté et que le tracking est plus en retard. L’œil semble légèrement hors focus. Mais la différence est vraiment infime, elle va tourner autour de 1 ou 2 % des photos les plus dures à avoir ! Pour moi, ça ne change pas énormément la donne, on reste sur deux autofocus ultras performants.
Sony A7 III : l’autofocus du Sony A7 IV a-t-il été amélioré ?
Parlons maintenant des différences d’AF entre un Sony A7 IV et un Sony A7 III. Sorti il y a déjà 4 ans, ce Sony A7 III a marqué l’histoire de la photo (notamment grâce à son autofocus en avance sur son temps). En plus, Sony le met régulièrement à jour et il bénéfice maintenant du real time tracking et de la détection des yeux des animaux.
J’étais curieux de voir les différences avec le Sony A7 4 !
J’ai été bluffé par le niveau autofocus qui est déjà proposé par ce Sony A7 III. Ils sont tous les deux équipés du Sony FE 135mm f1.8 GM et j’ai eu du mal à les départager.
Il faut vraiment mettre la séquence au ralenti pour s’apercevoir que le Sony A7 IV se colle plus à l’œil que le A7 III. En tout cas, leurs performances sont vraiment proches, aussi bien dans la phase pré-déclenchement que post-déclenchement.
Le A7 III et le A7 IV partagent finalement les mêmes qualités et les mêmes défauts :
- Rafale identique
- Même obturateur électronique avec gros rolling shutter
- Même obturateur mécanique un peu bruyant
- Cadence de rafale similaire
Sony a surtout amélioré tout le reste ! Le A7 IV a repris la même base que le A7 III, mais en améliorant légèrement certains paramètres. Il est un peu plus réactif et moins hésitant, mais on ne peut pas non plus dire qu’il y a un écart monumental entre les deux générations.
Si vous avez un A7 III et que vous cherchez une amélioration de l’autofocus, vous risquez d’être déçu. Mais attention, je parle uniquement de la partie photo ! Ne transposez pas les résultats obtenus en photo. En vidéo, c’est un tout autre sujet et le A7 IV marque une forte évolution par rapport au A7 III.
L’autofocus en basse luminosité
En passant dans le domaine de la basse luminosité, le Sony A7 IV montre quand même une forte progression par rapport au A7 III.
Dans cette séquence au coucher de soleil (il ne fait pas nuit du tout, j’ai simplement sous-exposé de 2 stops pour mieux voir leurs performances), on voit bien que le viseur du A7 III montre ses limites. On n’y voit plus rien, alors que le viseur du A7 IV reste agréable à regarder.
Les performances AF sont aussi moins bonnes sur le Sony A7 III : il peine à suivre le sujet, à trouver l’œil, et la majorité des photos sont floues.
Dans ce domaine-là, le Sony A7 IV a donc fortement progressé !
La reconnaissance des oiseaux
Le Sony A7 IV a également progressé face à la reconnaissance des oiseaux. Ce système n’existait pas sur le Sony A7 III.
Malgré tout, son fonctionnement reste quand même beaucoup moins efficace que sur le Canon R6.
Il y a vraiment beaucoup de situations où le A7 IV manque de netteté et a du mal à placer l’œil au bon endroit ou à reconnaître certains oiseaux. Dans certains cas, ça marche très bien, et dans d’autres, c’est pas terrible (sûrement à cause du black-out)… Pour l’instant, Canon a de meilleurs algorithmes de reconnaissance.
Mais attention, le A7 IV est parfois étonnant ! Durant mon dernier stage photo en Camargue, il a déjà réussi à suivre un oiseau à travers les branches sans se laisser perturber, alors que le Canon avait rapidement perdu son sujet.
Tout ça montre bien à quel point il est difficile de les comparer… Le Canon R6 va faire mieux dans certaines situations (le décollage d’un oiseau par exemple), et le Sony A7 IV dans d’autres.
Ce qu’il faut retenir sur ce comparatif de l’autofocus du Sony A7 IV
Vous êtes encore perdu ? Je vous comprends, j’ai aussi eu du mal à tous les départager tellement les performances AF sont efficaces :
- Sony A1 : sans surprise, il garde sa médaille d’or. C’est de loin le meilleur AF que vous pouvez trouver sur le marché de la photo !
- Sony A7 IV : peu d’appareils proposent un tel niveau d’AF. Pour tous les sujets du quotidien, son autofocus reste aussi performant qu’un Canon R6.
- Sony A7 III : beaucoup de similitudes avec le A7 IV (obturateur mécanique et électronique, black-out, rolling-shutter, visée saccadée…) mais quelques points d’améliorations en basse luminosité et avec la reconnaissance des oiseaux.
- Canon R6 : une longueur d’avance pour le moment, mais il n’y a que les photographes très exigeants qui font de l’animalier ou de la photo sportive qui verront la différence avec le A7 IV.
Il ne faut pas non plus oublier que le Canon R6 a reçu plusieurs mises à jour. Il bénéfice des derniers algorithmes du Canon R3, donc forcément, on est sur un appareil qui est aujourd’hui au top. Le Sony A7 IV vient tout juste de sortir, et il n’est pas impossible que Sony le fasse encore évoluer dans de prochaines mises à jour. On va suivre tout ça ensemble !
Et vous, qu’est-ce que vous pensez de tout ça ? De quel type d’autofocus avez-vous besoin ?
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