Avec le tout nouveau Sony FE 16mm f1.8 G, Sony vient enfin de combler un maillon manquant dans la gamme : un ultra grand-angle lumineux qui combine compacité et prix accessible. Avec son poids plume (300 g à peine) et son petit prix (1 000 € tout rond), cet objectif s’annonce comme une alternative plus abordable au célèbre Sony FE 14mm f1.8 GM. Plutôt pas mal quand on sait que le 14mm GM coûte 50 % plus cher ! Et pourtant, ce petit 16mm n’a pas dit son dernier mot. Je l’ai testé en photo, en vidéo et en astro : voici mon avis.
ℹ️ Cet article n’est pas sponsorisé. Sony ne donne aucune consigne. Les RAW sont disponibles en téléchargement pour que vous puissiez vous faire votre propre avis et regarder la qualité des fichiers.
Pour soutenir mon travail, n’oubliez pas d’utiliser le code créateur Damien lorsque vous effectuez un achat sur IPLN.fr. Ça me permet de toucher une petite commission (3 %) et de continuer à vous proposer des contenus de qualité. Un immense merci à tous ceux qui me soutiennent ! 🙏
Construction et ergonomie : compact mais complet
Malgré son format compact, Sony n’a rien sacrifié :
- bague d’ouverture cliquable / non-cliquable
- bouton personnalisable
- switch AF/MF
- lentille avant plate pour accueillir facilement des filtres ND
Une focale ultra grand-angle très polyvalente
Un ultra grand-angle, c’est idéal pour du paysage, mais pas que ! C’est une focale très polyvalente. Voici ce qu’elle permet de faire :
- photographier des paysages : avec son angle de champ ultra large, c’est un incontournable pour les amateurs de grands espaces.
- jouer avec le bokeh : à f/1.8, on peut déjà créer une belle séparation des plans en s’approchant du sujet.
- réaliser du reportage : parfait pour cadrer un sujet dans son environnement, en rue ou en intérieur.
- photographier dans des espaces confinés : dans une ruelle, une maison ou une église, on peut capturer toute la scène sans reculer.
- stimuler la créativité : cette focale donne envie de composer différemment, de s’amuser avec les lignes et les perspectives.
👉 C’est clairement une optique qu’on prend plaisir à utiliser. Même si elle reste taillée pour le paysage, elle ouvre beaucoup d’autres possibilités.
La différence entre une focale de 14mm et de 16 mm 👇
Est-ce que 2 mm d’écart, ça change vraiment quelque chose ? Entre 14 mm et 16 mm, la réponse est : oui… et non.
Sur certaines scènes, ce léger écart de focale peut faire la différence pour tout inclure dans le cadre. Par exemple, sur ces photos dans une église, la focale de 16mm permet d’avoir l’entièreté de l’escalier et de l’orgue.
Et si vous venez d’un zoom standard 24-70 mm, vous verrez vite que passer de 24 à 16 mm, c’est un autre monde. On entre clairement dans l’univers de l’ultra grand-angle, avec des perspectives beaucoup plus marquées et un cadre beaucoup plus large.
Qualité d’image : que vaut le piqué du Sony 16mm f1.8 G ?
Passons à la mire, histoire de voir ce que ce 16 mm a dans le ventre. Testé sur le Sony A1 Mark II (capteur de 50 Mpx), j’ai poussé l’analyse à 200 % de zoom.
👉 Au centre : très bon piqué dès la pleine ouverture. Est-ce qu’on atteint le maximum de netteté dès f/1.8 ? Non. Mais dès f/4, on franchit un cap, avec un centre au grade excellent.
👉 Sur les bords : on reste dans un niveau correct à pleine ouverture : ce n’est pas du niveau d’un GM, mais ce n’est pas du tout une bouillie de pixels non plus. Les détails sont là, et dès f/5.6, on obtient une homogénéité vraiment satisfaisante sur l’ensemble de l’image.
➡️ En bref : à f/1.8 le piqué est bon au centre, acceptable sur les bords. Et à partir de f/5.6, tout devient très propre, autant au centre qu’en périphérie.
Comparatif Sony FE 16mm f1.8 G vs Sony FE 14mm f1.8 GM
Qui a le meilleur piqué ?
Le Sony 14mm f1.8 GM fait partie de la gamme GM, et ça se sent. On voit quand même une petite différence à l’avantage du 14 mm 1.8 : il y a plus de résolution, plus de contraste et un peu plus de piqué. C’est logique, car il coûte 50 % plus cher.
Mais attention, le Sony FE 16 mm f1.8 n’est vraiment pas loin. Tout va dépendre de votre niveau d’exigence !
En zoomant à 200 % (sur un capteur de 50 Mpx), le Sony 14mm f1.8 prend évidemment le dessus, même si le Sony 16mm se défend plutôt pas mal. Et encore une fois, on zoome à 200 %. Lorsqu’on est à 100 %, la différence n’est plus aussi flagrante.
À f/5.6, la différence s’atténue encore. Même à 200 %, il devient très difficile de les départager au centre. En revanche, sur les bords, le 14 mm garde un petit avantage en homogénéité, mais là encore, le 16 mm s’en sort très bien pour son prix.
En résumé :
👉 Le 14 mm f1.8 GM est légèrement au-dessus et offre un piqué de grade “excellent“ surtout sur les bords et à pleine ouverture.
👉 Le 16 mm f1.8 G offre un piqué de grade “très bon“ au centre et “bon“ sur les côtés à pleine ouverture, à un prix bien plus accessible.
Possibilité de visser des filtres ND sur le Sony 16mm f1.8 G
Mais il a quand même un défaut ce Sony FE 14mm f1.8 GM… Avec sa lentille avant bombée, c’est pas facile de lui mettre des filtres ! Sur le 16mm f1.8 G, vous pouvez visser directement des filtres ND et obtenir des photos comme celle-ci 👇
En deux secondes, je passe d’un rendu beaucoup plus classique de l’eau à un rendu où je peux jouer avec les mouvements de la mer. C’est un vrai plus pour faire des poses longues ou jouer avec le flou de mouvement.
➡️ Cette lentille plate à l’avant vous offre une nouvelle possibilité qu’on n’avait pas vraiment sur le 14mm, ou alors il fallait utiliser des filtres de capteur beaucoup moins pratiques et un peu plus chers.
Un rapport de grossissement intéressant
Ce 16 mm permet de s’approcher très près des sujets. Sur cet exemple, je suis à 15 cm du cadenas, et pourtant le piqué reste nickel. On obtient une image très nette, avec ce look ultra grand-angle un peu déformé que j’aime bien.
En étant aussi proche du sujet, on obtient aussi un bokeh très prononcé, même avec un 16 mm. Ce n’est évidemment pas un objectif macro, ni un objectif qu’on va acheter pour son bokeh, mais il est capable de produire de très beaux flous d’arrière-plan quand on joue avec les distances.
Un excellent objectif pour la vidéo et le vlog
Le Sony 16 mm f1.8 G, c’est aussi un petit bijou pour la vidéo, et en particulier pour le vlog.
La focale est parfaite pour se filmer à bout de bras sans galérer avec le cadrage. Vous n’avez pas besoin de tendre le bras à fond, l’angle est large et très naturel. Et surtout, la stabilisation fait toute la différence.
🌀 En stabilisation standard (uniquement le capteur stabilisé), l’image bouge un peu.
🌀 En stabilisation active, on gagne en fluidité au prix d’un léger recadrage.
🌀 Et en stabilisation dynamique active, c’est bluffant : quasiment plus rien ne bouge, même à 16 mm ! Je n’ai même pas besoin de tendre le bras, l’image reste super stable et bien cadrée.
C’est uniquement possible grâce à la focale très large. Si vous essayez de faire ça avec un 20 mm ou un 24 mm, la stabilisation va tellement cropper que le cadrage devient trop serré.
Et côté technique, rien à redire :
- quasiment aucun focus breathing, même sans activer la correction.
- autofocus rapide et silencieux, jamais pris en défaut pendant mes tests.
- moteurs linéaires ultra fluides, comme Sony sait très bien les faire.
➡️ Pour se filmer, ce Sony 16 mm f1.8 G devient l’un des meilleurs objectifs du marché à ce format et à ce tarif.
Peu de défauts optiques
Il n’y a pas grand-chose à signaler de ce côté-là. C’est même une très bonne surprise pour un ultra grand-angle aussi compact.
👉 Flare : j’ai eu l’occasion de tester cet objectif dans pas mal de conditions exigeantes (lever de soleil, coucher de soleil, photo de nuit, astrophotographie…) et honnêtement, je n’ai quasiment jamais vu de flare gênant.
Le seul moment où j’en ai constaté un, c’est dans une configuration assez extrême : à f/16, en contre-jour, avec des plantes en plein cadre. Et là effectivement, j’ai eu une frange colorée assez visible.
👉 Vignettage : aucune correction activée, et pourtant le vignettage est minime dès la pleine ouverture.
👉 Aberrations chromatiques : même en cherchant les aberrations chromatiques, j’ai eu du mal à en trouver. J’ai testé à toutes les ouvertures, dans des conditions très contrastées, et franchement, c’est très bien maîtrisé.
👉 Distorsion : on est sur une distorsion en barillet assez visible nativement, mais les profils de correction la corrigent très bien. Sur les JPEG directs, elle est déjà corrigée donc vous ne la verrez pas. Et sur les RAW, les profils sont dispo dans la plupart des logiciels photo.
Que vaut le Sony 16mm f1.8 en astrophotographie ?
Pour les amateurs d’astro, bonne nouvelle : ce 16 mm tient très bien la route.
Au centre de l’image : aucun souci alors que je suis zoomé à 700 %. Les étoiles sont rondes, aucune aberration chromatique, c’est propre.
Mais c’est souvent sur les bords que ça se complique… et là, bonne surprise côté gauche : pas d’aberrations, très peu d’astigmatisme, pas de croix à la place des étoiles. C’est très très bon.
Par contre, côté droit, j’ai noté quelques limites. Notamment en haut à droite, où j’ai repéré des aberrations sagittales : certaines étoiles prennent une forme de croix, d’autres ressemblent à de petites explosions lumineuses.
⚠️ Mais attention, j’ai zoomé à 700 % pour voir ça. En regardant l’image en taille réelle à 100 %, c’est très discret. Ça reste un défaut mineur, 95 % de la photo est parfaite pour de l’astro.
