Après le pré-test du Sony A9 III et les avis des Youtubeurs anglophones, il est temps de vous faire mon retour d’expérience sur le Sony A9 III. Je l’ai utilisé dans toutes les situations possibles : animalier, escrime, bowling, moto, photos du quotidien… Voici le test complet du Sony A9 III.
Les points faibles du Sony A9 III
Capteur de 24 Mpx
Un capteur de 24 Mpx peut sembler insuffisant quand on vient d’un Sony A1. C’est quand même une régression de 50 %. Et pourtant, c’est aujourd’hui la résolution maximale du Canon R3.
Avec 24 Mpx, on peut faire des tirages de 6m de large avec un DPI normal. Finalement, on a rarement besoin de plus de 12 mpx pour la majorité des usages.
On a également un bon pouvoir de recadrage. On peut croper dans l’image sans trop perdre en qualité, même si on aurait forcément été plus à l’aise à 50 mpx.
Montée en ISO et dynamique équivalente à un capteur APS-C
Avec la technologie du global shutter, chaque photosite du capteur est divisé en 2 avec une partie dédiée pour capter la lumière et une autre pour stocker la lumière.
Concrètement : la surface utilisée pour capter la lumière est équivalente à la surface d’un capteur APS-C. On a donc la même montée en ISO et la même dynamique que sur un capteur APS-C.
Sur la mire, le bruit reste raisonnable à 1600 ISO. À 3200 ISO on commence à voir un léger bruit qu’on ne voyait pas sur le Sony A1. C’est à partir de 6400 ISO que ça se dégrade plus sérieusement, alors que le bruit était plus modéré sur le Sony A1.
À 12 800 ISO, les choses ne s’arrangent pas car on a vraiment beaucoup de bruit sur le Sony A9 III (écart de 1,5 stops entre le A1 et le A9 III).
La différence de dynamique est la même : 12,4 stops sur le A1 et 10,8 stops à ISO natifs sur le A9 III.
Rattrapage des zones sous-exposées
On perd aussi la flexibilité des RAW Sony qui permettaient de rattraper une zone sous-exposée de 3 ou 4 stops sans aucune apparition de bruit.
Sur le A9 III, c’est plus difficile : le bruit apparaît plus facilement en rattrapant 4 stops.
Heureusement, ce Sony A9 III apporte beaucoup de choses pour compenser ces quelques défauts. Mais ça fait partie du prix à payer pour profiter d’une technologie révolutionnaire mais pas encore parfaite ! Si vous prenez beaucoup de photos à ISO 6400 ou ISO 12 800, il vaut mieux se tourner vers d’autres boîtiers.
Les points forts du Sony A9 III
La colorimétrie
L’évolution par rapport au Sony A1 est incroyable. On dirait presque qu’on est sur une autre marque tant le rendu est différent !
Rafale de 120 i/s
L’argument numéro 1 du Sony A9 III, c’est bien sa capacité à offrir une rafale à 120 i/s.
Par rapport à un Sony A1 et ses 30 i/s, vous quadruplez votre chance d’obtenir l’instant unique, la photo qui a ce petit truc qui fait la différence.
On se retrouve avec beaucoup plus de photos et donc d’opportunité de choisir la photo parfaite. À 120 i/s, il n’y a pas 2 photos qui sont strictement identiques.
Je ne connais pas la fraction de seconde qui sépare ces deux photos, mais sur le A9 III je peux vraiment choisir le mouvement que je veux sur les poils, les oreilles et les pattes.
Le choix que vous donne le Sony A9 III est unique, je n’avais jamais connu ça avant !
⚠️ Attention au buffer limité !
Ce n’est pas si facile que ça d’utiliser la rafale à 120 i/s. L’appareil tient seulement 1,5 seconde. Vous avez à peine le temps d’appuyer sur l’obturateur que c’est déjà terminé !
Si vous êtes par défaut à 120 i/s, vous allez faire :
- 120 images la 1ère seconde
- 80 images la 2ème seconde
- 24 images la 3ème seconde
- 23 images la 4ème seconde
- puis 6/is en illimité
Le problème de ça ? Vous devez être sûr que l’action se passe dans la seconde lorsque vous déclenchez la rafale. Sinon vous allez vous retrouver à prendre des photos à 6 i/s.
Pour moi, ça veut dire que les 120 images par seconde sont inutilisables en rafale de base. Il faut utiliser le bouton C5 et appuyer dessus au moment de l’instant décisif.
Les rafales de base, c’est plutôt 60 i/s. Voici les capacités du buffer en RAW : 4 secondes entières puis 13 i/s pendant 3 secondes.
➡️ Une cadence intéressante sur une action qui dure entre 7 et 8 secondes.
Si vous décidez d’être plus raisonnable et de prendre vos photos à 30 i/s, vous avez une rafale qui dure 14 secondes. C’est 2x plus long que celle du Sony A1 qui tenait que 5 secondes.
Dans toutes les situations, si vous êtes à la même cadence que le A1, vous avez un buffer 3x plus long. Vous pouvez également booster la rafale via le bouton C5 lorsque vous savez que c’est l’instant décisif.
Fonction de pré-rafale
Si vous avez du mal à activer la rafale au bon moment, sachez qu’il existe la fonction de pré-rafale. Ça existait déjà chez tous les autres constructeurs, Sony est le dernier à la proposer.
Mais c’est aussi le premier constructeur à proposer une pré-rafale sans aucune limite, c’est-à-dire en fichier RAW en pleine résolution. Pas de JPEG, de perte de résolution ou de piles de fichiers RAW difficiles à traiter comme on retrouve chez les autres marques.
On peut récupérer jusqu’à une seconde avant le déclenchement et c’est compatible avec la rafale à 120 i/s. C’est très configurable et facile à utiliser : il suffit d’appuyer à mi-course sur le buffer.
Vous déclenchez quand vous savez qu’il s’est passé quelque chose et vous êtes sûr d’avoir le moment critique. Pour moi, c’est vraiment un cheat code qui permet d’avoir des photos que vous n’auriez jamais eues avant. Ça n’a jamais été aussi facile de capturer l’instant clé d’une scène !
J’aime beaucoup l’interface faite par Sony. Vous pouvez lire la rafale comme une vidéo et accélérer la vitesse avec la molette arrière pour isoler la meilleure photo.
J’aurais juste aimé avoir une option pour garder que 3 photos et supprimer tout le reste. N’hésitez pas à mettre une note pour retrouver facilement la photo sélectionnée dans Lightroom, sinon ça fait beaucoup de photos à trier.
C’est fabuleux d’avoir cet outil à disposition ! Combiné à la rafale de 120 i/s, ça change vraiment la donne.
Autofocus avec IA
On retrouve le même autofocus introduit avec le Sony A7R V. C’est la même génération, je n’ai pas vu d’amélioration des algorithmes.
Par rapport au Sony A1, c’est le jour et la nuit. Je vois bien la différence sur des enfants qui bougent dans tous les sens ou sur ma chienne : l’AF ne perd pas sa cible.
Il y a quand même quelques petits défauts.
- Les algorithmes sont un peu plus lents à faire la première acquisition de données, peut-être parce qu’il y a plus de traitements liés à la recherche du sujet 🤔.
- On peut avoir quelques décrochages. Dans 99 % des situations, aucun problème, mais j’ai l’impression que le 1 % restant est moins bon que sur le Sony A1. Quand le Sony A1 accroche une cible, il ne la lâche jamais.
Mais attention, on reste quand même sur l’un des meilleurs systèmes AF du marché. C’est juste dommage d’avoir la même génération que le A7R V, j’aurais préféré que Sony améliore ses algorithmes.
Rolling shutter
Le rolling-shutter du Sony A1 était l’un des meilleurs. C’était le seul appareil à n’avoir qu’une seule bande dans une pièce avec une LED qui scintille à haute fréquence.
Le A9 III le dépasse largement. C’est le premier boîtier que je vois qui n’a aucune bande. Il n’est pas gêné, quel que soit l’éclairage ou la fréquence de scintillement.
Vous pouvez l’utiliser dans toutes les conditions, faire des rafales à haute vitesse sans aucun banding quelles que soient les conditions d’éclairage. Ça ouvre un nouveau monde, surtout en photo de concert !
Alors certes, il y aura toujours un peu plus de bruit, mais ce Sony A9 III vous permet de faire des photos que vous n’auriez pas eues avec un autre boîtier. Au moins, vous savez que vous pouvez travailler !
Flash polyvalent
Avec le Sony A9III, vous pouvez faire du synchro flash jusqu’à 1/80 000 de seconde.
J’ai testé tout ça avec des flash Godox, pas très haut de gamme ni puissants, et j’ai obtenu de très bons résultats (même en pleine journée et en plein soleil).
On peut faire le noir en pleine journée et exposer correctement le visage.
Sony a mis en place un système de délai qui est très intéressant. C’est le premier appareil photo de l’histoire capable de prendre des photos plus vite que la durée de l’éclair du flash.
Vous pouvez donc prendre des photos qui sont quasiment noires en récoltant qu’une partie infime de la lumière ou des photos surexposées. Le délai permet de choisir à quel moment prendre la photo pendant la durée du flash, et donc de récupérer l’instant avec la quantité maximale de lumière.
Ça nous donne beaucoup de possibilités qu’on n’avait pas du tout avant en photo de flash. Mais encore faut-il avoir un flash très puissant ! Je ne conseille pas les flashs Godox, ils ne sont pas 100 % compatibles avec le Sony A9 III.
Accès à des vitesses ultra rapides
Le Sony A9 III permet de jouer avec des vitesses auxquelles on n’avait jamais eu accès avant : 1/16 000, 1/80 000. Ces vitesses permettent notamment de figer une balle. Il faut quand même un peu de chance pour avoir la position de la balle exactement où vous voulez qu’elle soit, mais on arrive à l’avoir dans 100 % des cas.
J’ai essayé de faire la même chose avec le Sony A1, c’est quasiment impossible ! Il faut des centaines d’essais pour avoir une infime chance de shooter la balle.
Jusqu’à présent, on pouvait le faire avec le Nikon Z8 et Z9, mais uniquement en JPEG à 11 mpx. Sur le Sony A9 III, on est en RAW avec 100 % de réussite.
Nouvelle ergonomie
J’ai beaucoup apprécié la nouvelle ergonomie du Sony A9 III.
➡️ Le grip est bien dessiné, on a plus de place pour les doigts.
➡️ Le côté arrondi est moins saillant, les boutons tombent bien sous le doigt.
➡️ L’univers photo et l’univers vidéo sont facilement accessibles.
➡️ L’écran est le meilleur du marché, 100 % multi-axe.
On a toujours la possibilité de mettre des cartes SD pour dépanner, même si je pense qu’il vaut mieux mettre de la CF Express 1 To. Je vous conseille celle de Angel Bird qui est exceptionnelle.
Un mot sur l’autonomie : elle est 15 à 20 % inférieure au Sony A1, mais ça ne m’a pas gêné !
D’excellentes performances vidéo
- ALL-Intra
- RAW 16 bit HDMI
- S-CINETONE
- S-Log3
- Stabilisation dynamique
Montée en ISO
En vidéo, on va retrouver les mêmes contraintes qu’en photo : la montée en ISO est 1,5 stop moins bonne que celle du Sony A1.
On commence à voir une différence avec le Sony A1 à ISO 6400, même s’il faut zoomer à 800 % pour s’en apercevoir !
Sur des plans produits, je n’ai pas vu la différence entre les deux, même en étant à 12 800 ISO.
4K 120 sans crop
Le Sony A9 III sait tout faire en vidéo, y compris de la 4K 120 : aucun crop, mode super 35, aucune perte de qualité, autofocus réactif et performant… On ne peut pas faire mieux !
On est sur un boîtier vidéo qui reprend tout ce que Sony a inventé, avec une absence totale de rolling shutter. Vous pouvez filmer sans problème dans toutes les conditions possibles !
Amélioration de la stabilisation
On est passé d’une stabilisation de 5 stops à 8 stops. On voit bien la différence sur la colorimétrie et le rendu des images.
Autre point fort : le Sony A9III reprend la stabilisation dynamique. Alors certes, ça implique un gros crop de 25 à 30 % qui demande d’avoir un grand-angle ou un ultra grand-angle pour contrer ce crop. L’avantage, c’est que votre plan est déjà très bien stabilisé directement à l’enregistrement, un peu comme une stabilisation type GoPro ou smartphone. C’est du run and gun !
Vous pouvez filmer un sujet en mouvement ou être dans un véhicule à 90 km/h et vous n’aurez rien de déformé.
On était déjà à un niveau élevé sur le Sony A1 avec un bon rolling shutter, mais on atteint un level encore supérieur avec le Sony A9 III. Quelles que soient les conditions dans lesquelles vous filmez, vous n’aurez aucun problème !