Tamron, déjà réputé pour ses objectifs macro sur reflex, débarque avec ce nouveau 90mm f2.8 Macro conçu pour les montures Sony et Nikon. Un événement important pour les amateurs de macro, et pour cause : Nikon ouvre enfin la porte à des optiques tierces prestigieuses. Mais Tamron peut-il vraiment rivaliser avec les objectifs macro déjà établis comme le Sigma 105mm f2.8 et le Sony 90mm f2.8 ? Ce 90 mm est-il à la hauteur de sa réputation ? Réponse dans ce test du Tamron 90mm f2.8 Macro.
Une construction solide mais avec quelques compromis
Avec le Tamron 90 mm f2.8 Macro, on retrouve la qualité de construction typique de la marque. Fabriqué en polycarbonate, l’objectif est bien conçu et résistant, un point fort chez Tamron qui maîtrise l’art de créer des optiques solides sans alourdir le boîtier.
L’objectif est bien construit, mais certains choix de fabrication laissent à désirer, notamment le pare-soleil. Tamron continue d’utiliser un plastique qui fait vraiment cheap. En revanche, on retrouve une petite innovation intéressante : le pare-soleil intègre une fenêtre qui permet de faire tourner un filtre ND. Un atout pour ceux qui prévoient de faire de la vidéo
Concernant les boutons, Tamron a opté pour une prestation plus simple que ses concurrents :
- Pas de bague d’ouverture : contrairement au Sigma 105mm f2.8 Macro, ce Tamron n’intègre pas de bague d’ouverture, un manque notable pour ceux qui apprécient le contrôle manuel.
- Pas de switch AF/MF : un élément souvent attendu sur ce type d’objectifs, mais qui n’est pas présent ici, contrairement au Sigma.
Cependant, Tamron compense avec d’autres éléments :
- Bouton personnalisable : un bouton personnalisable est présent sur l’objectif, offrant une flexibilité appréciable selon vos besoins spécifiques.
- Switch de sélection de distance : ce switch permet de limiter la plage de mise au point, très pratique pour les prises de vue macro.
- Port USB-C et logiciel Tamron Lens Utility : le port USB-C permet de connecter l’objectif à un ordinateur ou un smartphone via le logiciel dédié. Tamron Lens Utility permet de configurer plusieurs options comme le bouton AF/MF, la gestion des transitions de points AB, ou encore un suivi de focus digital, particulièrement utiles en vidéo. Une exclusivité Tamron !
Utilisations sur le terrain d’une optique macro : explorez l’infiniment petit
Sur le terrain, on retrouve la particularité des optiques macro avec une profondeur de champ extrêmement réduite et une capacité à capturer des détails imperceptibles à l’œil nu.
Pour certains, le rapport de grossissement de 1:1 ne sera pas suffisant, mais ça permet déjà de faire des choses incroyables !
Un objectif macro ne permet pas seulement de faire de la photographie d’insectes ou de fleurs, on peut aussi réaliser de gros plans sur des détails du quotidien, ou même faire du portrait ou du paysage.
Le Tamron 90mm f2.8 Macro est vraiment une optique à tout faire. J’ai toujours un objectif macro dans mon sac parce que ça permet de photographier des choses que les autres optiques ne permettent pas de faire.
Comparatif et analyse du piqué du Tamron 90mm f2.8
En monture Sony, l’optique macro la plus populaire reste le Sigma 105 mm f2.8. Sony a aussi son optique macro avec le 90mm f2.8, mais elle commence à vieillir et je la trouve un peu chère. Voyons comment se positionne le piqué du Tamron 90mm f2.8 face à ses concurrents.
Sur une mire
La hiérarchie est assez claire :
- le Sigma 105mm f2.8 est en tête, avec un piqué un peu plus défini ;
- le Tamron 90mm f2.8 le suit de près ;
- le Sony 90mm f2.8 est largué, surtout sur un capteur de 61 Mpx.
⚠️ Mais attention, ce type de test est réalisé à une distance de 5 mètres de la mire. Les résultats peuvent varier en fonction du rapport d’agrandissement.
Sur la même mire, mais avec un rapport d’agrandissement 1:1, les performances sont très similaires, tandis que le piqué du Sony reste légèrement en retrait. Mais en fermant l’ouverture à f/8, c’est le Tamron qui délivre le meilleur piqué, suivi de très près par le Sigma, tandis que le Sony rattrape son retard.
➡️ Ces trois objectifs délivrent tous un très bon piqué. Même si le Tamron se distingue à f/8, il n’y a pas une différence énorme entre ces objectifs.
Sur le terrain
En testant ces trois objectifs en conditions réelles, notamment sur des insectes à pleine ouverture et à f/8, les différences de piqué sont minimes. À l’œil nu, les photos semblent presque identiques et c’est surtout sur le bokeh que la différence va se faire.
Un autofocus réactif et précis
📸 En photo : efficace mais avec quelques limites
L’autofocus du Tamron 90mm f/2.8 se montre performant, mais reste limité par les restrictions imposées par Sony. En effet, sur les boîtiers Sony, les objectifs Tamron et Sigma sont plafonnés à des rafales de 15 images par seconde, tandis que les objectifs Sony natifs se gardent le privilège de monter jusqu’à 120 images par seconde.
Lors de mes tests, l’autofocus s’est montré globalement efficace, mais avec quelques imperfections. On obtient environ 30 % de déchets.
👉 Exemple : en m’arrêtant au hasard sur une rafale, j’ai remarqué que la mise au point s’était faite sur le bout du nez plutôt que sur les yeux.
C’est un comportement que j’associe souvent aux moteurs autofocus de Tamron : ça fonctionne bien, mais pas de manière parfaitement précise. L’autofocus est fiable et ne vous laissera pas tomber, mais parfois la mise au point manque de précision.
🎥 En vidéo : fluidité et réactivité au rendez-vous
En vidéo, l’autofocus du Tamron 90mm f/2.8 se révèle bien plus stable et performant. Durant mes tests, je n’ai pas rencontré de problèmes de pompage ou de perte de mise au point, même avec des sujets en mouvement comme ma chienne ou mes enfants. L’objectif détecte bien les sujets et effectue les transitions de mise au point de manière fluide et rapide.
Un bokeh doux et fluide sur le Tamron 90mm f2.8 Macro
Le bokeh est un élément clé à prendre en compte lorsqu’on choisit une optique macro. En macro-photographie, le sujet principal est souvent mis en valeur par un arrière-plan crémeux et flou.
À f/2.8, le Sony et le Tamron 90mm f/2.8 sont dans la même ligue au niveau de la douceur du bokeh. Sur le Sigma, le bokeh est légèrement moins doux que sur les autres.
Cependant, en macro-photographie, on n’utilise pas toujours la pleine ouverture, notamment à cause de la profondeur de champ extrêmement réduite à f/2.8. Il est fréquent de fermer l’ouverture, par exemple à f/8, pour obtenir une plus grande netteté du sujet.
Lorsque l’on passe à f/8, la hiérarchie entre les trois objectifs reste globalement la même, bien que les différences se réduisent un peu. Le Sony conserve le bokeh le plus doux, suivi de très près par le Tamron, tandis que le Sigma reste en dernière position en termes de fluidité du flou d’arrière-plan.
Une gestion optimisée du focus-breathing
Un autre point important à considérer sur un objectif macro : la gestion du focus-breathing (respiration de l’objectif). Il s’agit du phénomène où la taille du sujet dans l’image change en fonction de la distance de mise au point, ce qui peut être problématique lorsqu’on effectue du bracketing de mise au point. Ce changement de taille rend souvent la fusion des images difficile, que ce soit sur l’appareil ou lors du post-traitement sur l’ordinateur.
Le Tamron 90mm f2.8 a vraiment été optimisé pour ça. Lorsqu’on change la mise au point pour passer de 2 cm à 7 cm, ça bouge beaucoup moins que sur les deux autres objectifs !
Sur cet exemple, la fleur dans le cadre diminue significativement sur le Sigma et le Sony lorsqu’on modifie la mise au point sur la terre en dessous. Cette variation de taille est due à une plus grande respiration de mise au point sur ces objectifs, tandis que le Tamron réussit à conserver la fleur à une taille quasi identique.
➡️ Le Tamron s’en sort extrêmement bien, c’est celui qui a le moins de focus-breathing.
Les défauts optiques du Tamron 90mm f2.8 Macro
👉 Flare : le Tamron montre une présence de flare plus marquée que ses concurrents, avec des points violets assez fréquents. Ces flares sont parfois intenses, avec peu d’opacité, ce qui peut devenir gênant dans certaines conditions lumineuses.
👉 Vignettage : le vignettage est pratiquement inexistant sur cet objectif.
👉 Distorsion : la distorsion reste faible et ne pose pas de problème.
👉 Aberrations chromatiques : elles sont plus visibles que sur le Sigma.
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