Sigma ne fait pas les choses à moitié avec ce nouveau 20-200 mm f3.5-6.3 DG. C’est le premier zoom 20-200mm plein format du marché ! Avoir une focale 20-200mm, c’est comme avoir trois objectifs en un : un 20 mm ultra grand-angle, un 24-70 mm et un 70-200 mm. Le tout dans un gabarit digne d’un bridge, mais avec la qualité et la polyvalence d’un hybride plein format. Pour obtenir une telle compacité, Sigma a évidemment dû faire quelques compromis sur l’ouverture et la qualité optique. Est-ce qu’on le ressent ? Voyons ça ensemble dans ce test du Sigma 20-200mm f3.5-6.3.
ℹ️ Cet article est 100 % indépendant. Sigma ne me donne aucune consigne et ne voit pas la vidéo avant ! Les RAW sont disponibles en téléchargement pour que vous puissiez vous faire votre propre avis et regarder la qualité des fichiers. Pour soutenir mon travail, n’oubliez pas d’utiliser le code créateur Damien lorsque vous effectuez un achat sur IPLN.fr. Ça me permet de toucher une petite commission (3 %) et de continuer à vous proposer des contenus de qualité. Un immense merci à tous ceux qui me soutiennent ! 🙏
Quelles alternatives chez Sony pour un zoom si polyvalent ?
Pendant longtemps, les alternatives étaient limitées :
- un Sony 24-240mm qui a plus de 10 ans, qui est beaucoup plus gros et encombrant
- un Tamron 28-200mm intéressant mais trop serré pour le paysage à 28mm.
Ici, Sigma ne se contente pas de 24 ou 28 mm, on descend à 20 mm. Et entre 20 et 28 mm, il y a un monde ! Avoir la focale 20mm vous ouvre les portes de l’ultra grand-angle pour le paysage, l’architecture ou les scènes en intérieur où l’on manque de recul (églises, petits appartements, immobilier…).
Évidemment, avec ce type d’objectif, la priorité reste la compacité et la légèreté, quitte à accepter quelques compromis sur l’ouverture ou la qualité optique.
Construction et ergonomie du Sigma 20-200mm f3.5-6.3
Sigma propose ici une optique bien construite, simple et efficace. On retrouve un switch AF/MF classique, toujours pratique sur le terrain.
Ce qui m’embête souvent avec ce genre de zoom, c’est qu’ils peuvent se déplier tout seuls quand on est en train de marcher. Sur cet objectif, ce n’est pas le cas. Sigma a même ajouté un bouton de verrouillage pour sécuriser le zoom si besoin. Peut-être que ça s’assouplira avec le temps, mais pour l’instant, ça ne bouge pas !
À noter : L’objectif est un zoom externe qui s’allonge de manière significative pour atteindre les 200 mm. Rien d’anormal pour une amplitude x10, mais c’est bon à garder en tête.
Niveau ergonomie et manipulation, les bagues sont placées dans le bon ordre :
- la bague de zoom tombe naturellement sous les doigts ;
- la bague de mise au point est positionnée au centre.
Un objectif couteau suisse à emmener partout
Un zoom polyvalent pour tout photographier en voyage
Avec son ultra grand-angle de 20 mm, on bénéficie d’un angle de champ complètement fou, parfait pour le paysage, l’architecture et les scènes où l’on manque de recul. Et à l’autre extrême, le 200 mm f6.3 permet aussi de faire du portrait avec un joli flou d’arrière-plan.
C’est vraiment l’optique qu’on peut emmener partout et avec laquelle on va s’amuser sur tous les sujets. Une optique à tout faire qu’on laisse vissée en vacances quand on ne cherche pas le meilleur piqué du monde mais juste un objectif léger, pratique, qui ne donne pas mal au cou et qui s’en sort très bien dans toutes les situations.
Une amplitude 20-200 mm unique au monde
⬆️ Regardez la différence entre 20mm et 200mm. L’amplitude x10 est impressionnante !
Un rapport d’agrandissement 0,5x idéal pour la proxy-macro
Non seulement on a une amplitude folle de l’ultra grand angle au téléobjectif, mais en plus on a une capacité macro.
Entre 28 et 85 mm, l’objectif propose un rapport d’agrandissement 0,5x. Ce n’est pas officiellement un objectif macro, mais certains constructeurs comme Canon estampillent déjà “macro” avec ce niveau de grossissement. C’est bien mieux que ce que proposaient jusqu’à présent Tamron ou Sony dans cette gamme.
Avec un rapport d’agrandissement 0,5x, cet objectif ouvre la porte à la proxy-macro. La fleur ci-dessus est minuscule, l’objectif touche presque le sujet. La profondeur de champ est toute petite, et avec une abeille ou un insecte, on se rend encore mieux compte de la capacité de grossissement.
➡️ Ce Sigma 20-200mm est un vrai couteau suisse. En balade, vous pouvez aussi bien faire du paysage que du portrait. Et si vous croisez un insecte, vous pouvez le photographier immédiatement sans changer d’objectif !
Évolution de l’ouverture selon la focale
L’ouverture du Sigma 20-200 mm f3.5-6.3 évolue progressivement tout au long du zoom :
- f/3.5 à 20 mm ;
- f/4 à 24 mm ;
- f/4.5 à 35 mm ;
- f/5 à 50 mm ;
- f/6.3 de 85 mm jusqu’à 200 mm.
Cette ouverture glissante fait partie des compromis nécessaires pour conserver un zoom aussi compact.
Analyse du piqué du Sigma 20-200mm f3.5-6.3
À 20mm : excellent au centre
Comme toujours, j’ai testé l’objectif sur mire, avec mon protocole habituel : capteur de 50 Mpx, zoom à 200 %, et mêmes conditions de comparaison.

👉 Au centre : dès la pleine ouverture, le piqué est très bon, voire excellent. Il s’améliore très peu en fermant.

👉 Sur les bords : le piqué est plutôt moyen à pleine ouverture au niveau des extrêmes dans les coins. Il faut attendre f/8 pour obtenir une vraie homogénéité, avec des bords qui deviennent très bons.
À mi-distance entre le centre et les bords, le piqué est plutôt bon. Ce sont vraiment les zones aux extrêmes du cadre où le piqué s’affaisse un peu plus.
💡 N’oubliez pas qu’en paysage, on ferme souvent à f/8 pour avoir plus de profondeur de champ. Atteindre l’homogénéité à f/8 n’a rien de choquant, c’est même l’ouverture que je recommande pour ce type de scène.
À 100mm : homogène sauf dans les extrêmes
En milieu de zoom, le Sigma 20-200 mm continue de bien se comporter. Au centre, le piqué est toujours très bon dès la pleine ouverture.
Sur les bords, on retrouve le même comportement :
- les extrêmes restent un peu mous à pleine ouverture,
- dès qu’on ferme légèrement, ça s’améliore.
Si on regarde uniquement les bords, (et non les extrêmes du cadre), on obtient un piqué aussi bon qu’au centre.
À 200mm : un cran en dessous, mais exploitable
En bout de zoom, on sent que l’objectif atteint sa limite.


La qualité est un cran en dessous, que ce soit au centre ou sur les côtés. Mais à 200mm, on ne cherche pas l’homogénéité, donc ce n’est pas si gênant !
En revanche, il faut bien avoir en tête qu’on a moins de contraste et moins de piqué à 200mm.
En résumé :
- piqué très bon à l’ultra grand-angle et à 100mm ;
- piqué correct au téléobjectif à 200mm.
Sur le terrain : des résultats variables à 200mm
Sur de vraies photos, on retrouve exactement le même comportement que sur la mire.
À 20 mm, pas de surprise : même sur un capteur de 50 Mpx, le piqué tient très bien. L’homogénéité reste perfectible sur les bords, et comme sur la mire, il faut attendre f/8 pour retrouver des bords vraiment propres.

En milieu de zoom, l’objectif est vraiment à l’aise : beaucoup de contraste, un piqué solide et des images bien définies.


À 200mm, les résultats varient un peu. J’ai obtenu des photos superbes, et d’autres où le piqué m’a semblé juste moyen.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces variations :
- une vitesse insuffisante (l’objectif n’est pas stabilisé) ;
- la légèreté de l’optique, qui rend le micro-flou plus probable ;
- un autofocus parfois un peu moins précis.
Un bokeh correct


Le bokeh fait le job, sans chercher l’excellence d’une focale fixe ou d’un zoom haut de gamme. On a du mal à retrouver des tons pastel doux qui viennent lisser naturellement les écarts de luminosité.
➡️ On est sur un bokeh classique : suffisant pour détacher un sujet mais sans effet “waouh”.

En portrait, avec une haie placée à environ 2 mètres derrière le sujet, on arrive quand même à obtenir une bonne séparation des plans.
Un autofocus fiable en photo comme en vidéo


J’ai pu mettre l’autofocus à l’épreuve sur différents sujets : un match de rugby des Dragons Catalans, une voiture en mouvement, ou encore ma chienne en plein sprint. Dans tous ces cas, l’AF s’est montré fiable : le suivi fonctionne bien et le taux de réussite est satisfaisant.
En vidéo, on profite de moteurs silencieux et d’un autofocus qui se comporte exactement comme en photo : stable et sans pompage. Le plus contraignant, c’est l’absence de stabilisation. À 20mm et avec cet encombrement, on ne peut pas faire du vlog à main levée sans stabilisation.
Bon à savoir : La capacité proxy-macro de l’objectif peut aussi s’exploiter en vidéo pour réaliser des plans très proches. Ça donne des vidéos vraiment sympas !
Des défauts optiques bien contrôlés (avec quelques limites)
Vignettage, flare et aberrations chromatiques : rien d’alarmant
À 20 mm, on trouve évidemment un peu de vignettage, mais rien de problématique. Sur les JPEG, il est quasiment invisible grâce aux profils de correction intégrés. Dans les fichiers RAW ouverts sous Lightroom ou Capture One, la correction s’applique elle aussi automatiquement.
Côté flare, l’objectif se montre plutôt à l’aise, sans doute aidé par ses ouvertures modestes (f3.5 – f6.3). Quelle que soit la situation, le flare ne sera jamais un problème.
Pour les aberrations chromatiques, le contrôle est globalement bon, surtout quand on considère l’amplitude x10 et le grand-angle à 20 mm. En allant vraiment chercher la petite bête et en zoomant à 800 %, on peut finir par en trouver. Mais dans l’ensemble de mes photos, j’ai eu du mal à en trouver. Sigma a fait du très bon boulot !
Distorsion en moustache à 20 mm : logique pour une amplitude x10
Avec une amplitude pareille, on s’y attendait : on a une distorsion en moustache à 20 mm.
C’est une distorsion que les logiciels vont être capables de corriger sans difficulté. En revanche, ça abîme un peu le piqué sur les bords.
En milieu de zoom et à 200mm, on retrouve ensuite une distorsion plus classique en coussinet.
Un joli sunstar à 20 mm

À 20 mm, on peut aussi s’amuser avec les étoiles de soleil. Sigma offre un très joli sunstar, bien défini, avec de belles branches.





