Le Sigma 300-600mm f4 DG OS Sport vient bousculer le marché avec un concept encore jamais vu : un zoom couvrant la plage d’un téléobjectif de 300 à 600mm avec une ouverture constante à f/4. Une promesse qui fait rêver tous les photographes animaliers et de sport. Mais est-ce que la qualité est au rendez-vous ? Est-ce que le piqué tient le coup face au Sony FE 600mm f4 ? Et surtout, est-ce que ce zoom justifie ses 4 kg sur le terrain ? Réponse dans ce test du Sigma 300-600mm f4. 🔍
ℹ️ Cet article est 100 % indépendant. Sigma ne me donne aucune consigne et ne voit pas la vidéo avant ! Les RAW sont disponibles en téléchargement pour que vous puissiez vous faire votre propre avis et regarder la qualité des fichiers.
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Sigma 300-600mm f4 : un objectif trop encombrant ?
Comme tous les 600 mm f4, ce Sigma 300-600mm f4 n’est ni compact, ni léger. On parle ici d’un objectif de 4 kg, alors oui, c’est lourd et encombrant.
Mais si vous êtes déjà habitués aux gros téléobjectifs, vous ne serez pas dépaysés. On retrouve le feeling habituel, la taille, l’encombrement classique… sauf qu’ici, c’est un zoom. Et ça, c’est exceptionnel !
👉 Cet objectif s’adresse à des photographes pros ou très passionnés, qui acceptent de porter ce poids pour obtenir ce niveau de qualité. Mais honnêtement, on ne pourrait pas avoir cette qualité-là avec un objectif plus compact.
Photos terrain : que vaut le Sigma 300-600mm en condition réelle ?
L’objectif idéal en animalier
Lorsqu’on parle de télézooms haut de gamme, on pense tout de suite aux 600 mm f4, aux 400 mm f2.8 ou encore aux 300 mm f2.8. Ces optiques offrent une qualité d’image qui dépasse nettement celle des zooms plus classiques, et ce Sigma 300-600mm ne fait pas exception. On est sur un niveau de piqué, de netteté et de détail qui place la barre très haut.
Il suffit de zoomer dans les images pour s’en rendre compte. Regardez la texture des poils de cet ours ou le grain de la peau de ce rhino ⬇️
Il n’y a aucun ajout de netteté, c’est du fichier RAW brut. Et pourtant, on obtient une qualité bien supérieure à ce qu’on retrouve sur les zooms habituels.
Sans parler de la qualité du bokeh ! En combinant une focale de 600mm avec une ouverture constante à f4, on obtient une profondeur de champ réduite et un bokeh qui met le sujet bien en valeur.
👉 Le Sigma 300-600mm f4 est fait pour l’animalier. Même quand vous êtes trop loin du sujet, vous pouvez réussir à le détacher de l’arrière-plan. Avec un 600mm f4, c’est beaucoup plus difficile ! À 600mm, on a parfois du mal à trouver son sujet dans le viseur. Le champ est étroit, et quand un oiseau se déplace, ça devient un vrai jeu de patience. Avec le Sigma, on dézoome, on repère le sujet, on rezoome et fini ! Sur le terrain, ça change la donne.
L’exemple parfait sur cette mouette qui ne rentrait pas dans le cadre à 600mm, mais que j’ai réussi à avoir en dézoomant à 300mm. ⬇️
Ce 300-600mm f4 vous offre une polyvalence énorme, sans sacrifier ni la qualité, ni le bokeh. C’est un objectif qui coûte un bras, pèse un bras, mais avec une qualité qui dépasse tout ce qu’on connaît sans aller dans les focales fixes ultra-pro.
Un zoom parfait pour la photo de sport et d’action
Ce Sigma n’est pas réservé qu’à l’animalier. Vous pouvez également faire de la photo de sport. Il est très pratique sur les terrains lorsqu’on est souvent placé loin du sujet. Que ce soit pour de la moto, du karting ou même du rugby, la portée du 600 mm et l’ouverture constante à f4 font la différence. On manque toujours de lumière dans les stades, et ici, l’objectif est taillé pour ces conditions.
⬆️ Sur cette photo, on est à 300mm f4 et à ISO 3200. Autant dire que si j’avais eu le 600mm f4, le sujet ne serait pas rentré dans le cadre et on aurait eu une photo à environ 12 800 ISO.
⚠️ Attention, cet objectif n’est pas fait pour remplacer un 300 mm ou un 400 mm f2.8. Là, on est sur un autre level, avec des focales fixes plus lumineuses qui vous font gagner encore un stop. Mais si vous travaillez majoritairement entre 400 et 600 mm et que vous cherchez la polyvalence et l’ouverture d’une focale fixe, ce Sigma sera parfait.
Une plage focale de 300 à 600mm
Petit rappel, voici la différence entre une focale de 300mm et 600mm. En quelques secondes, vous passez d’un cadrage large à un gros plan ultra-serré.
Une construction haut de gamme
Un bel objet
Ce 300-600mm f4 est le premier objectif Sigma entièrement blanc, avec quelques touches noires très élégantes.
Et ce n’est pas qu’une question d’esthétique : cette finition claire résiste mieux aux conditions extrêmes, notamment à la chaleur.
Concernant la qualité d’usinage, il n’y a pas grand-chose à dire. J’ai l’impression d’avoir un objectif Sony ou Canon dans les mains. Entre les matériaux, les finitions, le toucher du bouton noir en métal, ou le revêtement similicuir sur le pied, on est sur du premium.
Un collier de pied bien pensé
Le collier de pied est une vraie réussite. Il est cliquable tous les 90°, ce qui est très pratique pour passer rapidement du mode paysage au portrait.
Et si vous préférez un mouvement fluide sans clic, un bouton “Click on/off” permet de désactiver le système.
En plus, on est sur un pied Arca Swiss : pas besoin de platine supplémentaire pour le monter sur votre rotule. Trois points de fixation sont également disponibles pour plus de stabilité.
Des commandes nombreuses et bien placées
Voici toutes les commandes qu’on retrouve sur ce Sigma 300-600mm f4, par ordre d’apparition :
1️⃣ Une lentille frontale gigantesque, mais à la hauteur des performances.
2️⃣ Cinq boutons personnalisables, répartis autour de l’objectif. Peu importe comment vous le tenez, vous avez toujours un bouton à portée de main.
3️⃣ Une bague de commande crantée (avant) : elle permet de piloter différentes fonctions personnalisées comme le preset ou le power focus.
4️⃣ Une bague de zoom ultra fluide, avec très peu d’amplitude entre 300 et 600 mm. Un simple mouvement de poignet suffit à changer de focale, que ce soit en photo ou en vidéo. On la repère facilement grâce à sa petite bosse.
5️⃣ Une bague de mise au point, malheureusement mal placée. Elle est trop proche du boîtier et donc difficilement utilisable à main levée, surtout avec 4 kg dans les bras. Heureusement, on en a rarement besoin grâce à l’autofocus.
Sur le côté de l’objectif, on retrouve un tas de boutons très utiles :
- Switch AF/MF
- Limitateur de distance
- 2 modes de stabilisation : standard et filé
- 2 modes Custom (C1 et C1) pour lier des fonctions aux boutons
- Bouton “SET“
💡 Ce bouton “SET” permet d’activer la fonction preset ou power zoom.
Fonction | Utilité sur le terrain |
---|---|
Preset | Enregistre une distance de mise au point à rappeler instantanément. Exemple : si un singe disparaît du cadre, un simple clic ramène la mise au point sur la corde. |
Power Zoom | Contrôle fluide et manuel de la mise au point en vidéo, grâce à la bague de commande. Un mouvement à gauche ou à droite, et vous pilotez la mise au point de manière continue. |
Quelles différences entre un 600mm f4 et un 600mm f6.3 ?
Sur le terrain, la différence est flagrante. Un 600mm f4 n’a rien à voir avec un Sony FE 200-600mm à 600mm f6.3. Que ce soit en termes de piqué ou de bokeh, on joue dans deux ligues différentes.
Aucune comparaison possible, le piqué du 600mm f4 est beaucoup plus défini et détaillé. En zoomant à 200 %, la différence saute encore plus aux yeux.
L’écart de bokeh est également flagrant. La profondeur qu’on obtient avec le 600mm f4 est incomparable ! À f4, la profondeur de champ est plus marquée, et le sujet se détache beaucoup mieux de l’arrière-plan.
Exemple parfait avec cette cigogne : elle est loin, et pourtant le fond est complètement oblitéré. ⬇️
J’enfonce des portes ouvertes, mais c’est simplement pour vous rappeler que ce Sigma 300-600mm f4 appartient à une catégorie au-dessus et s’adresse surtout aux professionnels qui cherchent le meilleur rendu possible.
Un autofocus ultra efficace ⚡
Là aussi, pas de surprise : ce Sigma 300-600mm f4 propose un autofocus performant, capable de suivre des sujets en mouvement rapide sans le moindre souci.
Que ce soit une mouette en vol, une moto qui déboule, ou n’importe quel sujet rapide, le tracking fonctionne parfaitement. On est sur les meilleurs moteurs autofocus que sait faire Sigma, et ça se sent. Sigma fabrique des optiques en monture Sony depuis longtemps, donc tout est natif : aucune latence, aucune hésitation.
👉 L’autofocus est précis, fluide et rapide.
Peut-on faire de la vidéo avec le Sigma 300-600mm f4 ?
Bien sûr ! Le Sigma 300-600mm f4 n’est pas seulement un objectif taillé pour la photo, il se débrouille aussi très bien en vidéo. Avec sa fonction Power Zoom, vous pouvez facilement zoomer et dézoomer pour obtenir des plans progressifs.
La stabilisation fait aussi très bien le job. J’ai tourné plusieurs séquences à main levée, sans trépied ni monopode. Avec un objectif de 4 kg, on pourrait craindre des tremblements, mais non : les plans sont parfaitement utilisables. On voit bien quelques petits à-coups (je ne suis pas un robot, normal), mais rien de gênant !
Même en suivant un sujet en mouvement, la stabilisation reste efficace. Pour moi, c’est obligatoire d’avoir une stabilisation intégrée sur ce type d’objectif.
Un objectif limité par Sony
Soyons honnête, le Sigma 300-600mm f4 est un excellent objectif, mais je trouve que Sony vient plomber le travail de Sigma. Certaines limitations imposées par Sony freinent tout le potentiel de cette optique, et Sigma ne peut rien y faire.
Pas de boîtiers Sony APS-C haut de gamme
C’est presque incompréhensible aujourd’hui : il n’existe aucun boîtier APS-C Sony haut de gamme. Pas de joystick, pas de vraie ergonomie pro, et surtout aucun équivalent au Canon R7 ou au Fujifilm X-H2s.
Et pourtant, cet objectif deviendrait un 450-900mm en équivalent APS-C… ce serait un rêve pour l’animalier ou le sport ! Quel plaisir si on avait pu mettre ce Sigma sur un appareil comme le Canon R7.
Mais chez Sony, il n’y a aucun boîtier APS-C haut de gamme pour exploiter tout ce potentiel.
Limitation à 15 images par seconde
La rafale est limitée à 15 i/s sur ce Sigma 300-600mm, même sur des boîtiers capables de bien plus.
👉 Le Sony A9 monte à 30 i/s.
👉 Le Sony A9 III atteint 120 i/s.
👉 Le Sony A1 fait aussi du 30 i/s.
Et pourtant, avec cet objectif, vous êtes bloqué à 15 i/s.
Peut-être que ça changera via une mise à jour firmware si Sony décide de débrider Sigma. Mais pour l’instant, ce Sigma 300-600mm f4 est limité à 15 i/s et c’est frustrant quand on a payé un boîtier capable de faire 2x à 4x plus de rafale.
Pas de téléconvertisseur Sigma
Dernier point noir : l’objectif est prêt à accueillir des téléconvertisseurs, tout est prévu côté construction. Mais Sony interdit à Sigma de proposer ses propres téléconvertisseurs en monture FE.
Et c’est bien dommage, car un téléconvertisseur 2x aurait permis de transformer ce 600mm en un 1200mm f8, sans perte de piqué notable, vu la qualité de base de l’optique. C’est exactement le genre de configuration qu’adorent les photographes animaliers.